Un couple résidant à Sartrouville dans les Yvelines est soupçonné, jeudi 15 novembre, d'avoir commis des actes répétés de torture et de barbarie sur leur fille adoptive de 4 ans. L'enfant est actuellement hospitalisée à l'hôpital Necker à Paris. Selon une source judiciaire, les parents ont été déférés au parquet de Versailles. "Jamais une enfant aussi jeune n'a présenté un tel tableau clinique de sévices selon les médecins de Necker, à l'origine du signalement au parquet", a rapporté Luc-André Lenormand, vice-procureur à Versailles.
Dents et cheveux arrachés, os fracturés, dépigmentations multiples dues à l'ingestion de produits corrosifs, ulcération de la langue et de l'oesophage, traces de morsures humaines sur les bras et de coups sur tout le corps, l'enfant est aujourd'hui hors de danger mais aurait été martyrisée dès l'âge de 6 mois, précise le vice-procureur de Versailles. Ce dernier rapporte que "les médecins pensent qu'elle a été secouée dès 6 mois, âge où elle a perdu l'usage d'un oeil".
"Syndrome de Münchausen"
D'origine marocaine, la fillette, née à Meulan, a été adoptée à 3 mois par ce couple qui avait déjà un enfant biologique de deux ans son aîné. Le père, ingénieur agronome Rmiste âgé de 46 ans et la mère, 40 ans, sans emploi et d'origine algérienne, ont été placés mardi en garde à vue.
"Ils nient tout, excluant tout acte de violence, expliquant que leur fille est une enfant fragile et malade", a ajouté Luc-André Lenormand.
"Ce sont des parents à l'excellente réputation qui racontaient à leur entourage que leur fille allait mourir", a-t-il précisé. "Ils consultaient constamment des médecins pour obtenir des examens complémentaires répétés, prétendant ignorer la cause des symptômes : c'est ce qu'on appelle le syndrome de Münchausen", a déclaré le vice-procureur évoquant le nom médical donné à une pathologie rare d'affabulation de l'adulte qui inflige des sévices à un enfant pour attirer l'attention.
Les parents devraient être mis en examen pour "actes de torture et de barbarie sur mineur de 15 ans ayant entraîné l'infirmité permanente par un ascendant adoptif", crime puni de 30 ans de réclusion.
Source N.Observateur.
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Ven 16 Nov - 1:21
