"ven 03 mar, 22h42
PARIS (AFP) - Ce qui ressemblait à un bras de fer de plus dans une histoire déjà tendue entre le Paris SG et Marseille a débouché sur une décision inédite: l'OM n'enverra ni ses titulaires ni ses supporteurs au Parc des Princes dimanche pour le match vedette de la 29e journée de la L1 de football.
L'Olympique de Marseille a décidé de ne pas envoyer ses titulaires disputer le match contre le Paris SG dimanche à Paris, estimant que "la sécurité n'est pas assurée pour ses supporters", a annoncé vendredi le club marseillais de football sur son site internet.
"Nous avons décidé de ne pas envoyer notre équipe professionnelle disputer la rencontre", a précisé Pape Diouf, le président de l'OM dans une interview publiée par le site.
"On enverra une formation représentative de l’OM qui sera composée de jeunes et de joueurs professionnels, qui défendront les couleurs de Marseille", a-t-il ajouté, précisant qu'il ne s'agissait pas à proprement parler de l'équipe de CFA 2.
Le club a également demandé à ses supporters de ne pas se rendre à Paris, selon le site qui a publié ces informations peu avant le début d'une conférence de presse de Pape Diouf à Marseille.
Trois jours. Voilà le temps qu'il a fallu pour que les prémisses du +clasico+ du football français entre les deux ennemis historiques se transforment en une affaire rocambolesque, digne d'"une affaire d'Etat" selon le président du Paris SG Pierre Blayau, qui vient enrichir une liste déjà bien longue d'incidents en tout genre. Le climat s'était déjà nettement détérioré cette saison après l'"affaire" des vestiaires parisiens lors de la venue du Paris SG au Vélodrome.
Mercredi, la menace du président marseillais Pape Diouf pouvait être perçu comme un angle d'attaque plus original que d'habitude. L'OM menaçait de ne pas jouer si leurs supporteurs ne recevaient pas "le quota de places qui leur est dû et si leur sécurité n'est pas assurée", affirmait Diouf. Pour les dirigeants marseillais, les Parisiens ne pouvaient pas leur refuser les 1000 places demandées en plus des 1000 concédées originellement.
Une demande assez étrange puisque depuis "maintenant 10 ans" selon le Paris SG, il existe un "gentleman's agreement" entre les deux clubs, portant sur une mise à disposition de 1.000 places, et pas une de plus. La demande des dirigeants marseillais est en plus intervenue "trois jours après leur première demande, et on ne pouvait malheureusement plus leur répondre favorablement", a indiqué l'un des responsables du Paris SG, Jean-Philippe d'Hallivillée.
Pourquoi demander plus? Les dirigeants marseillais ne l'ont à ce jour pas encore expliqué. Mais l'angle s'est ensuite affiné, Diouf évoquant le lendemain "l'inconscience et un soupçon d'incompétence" des dirigeants parisiens, coupables à ses yeux de mettre en danger les supporteurs marseillais, en ayant vendu ce quota de places à des supporteurs parisiens juste au-dessus de celles réservées aux Marseillais.
Un coup bien senti touchant un domaine extrêmement sensible en ce moment à Paris, celui de la sécurité. D'abord pour une raison historique: le 13 octobre 2000, lors d'un précédent PSG-OM, un jeune supporteur marseillais, placé en-dessous de supporteurs parisiens, avait reçu un siège sur la tête. Il est maintenant paralysé.
Ensuite, pour une raison conjoncturelle. Le Paris SG est empêtré dans ses problèmes de supporteurs: les "Boulogne Boys" et les "Mystic Tigris" sont en guerre ouverte et leur affrontement le week-end dernier est à l'origine de la modification de l'horaire du match.
Le problème pour l'OM, c'est que le Paris SG a reçu, dans cette affaire, un soutien de poids, puisque la Ligue de football professionnel a rappelé que l'OM n'avait émis "aucune observation quant aux mesures prises pour le placement des supporteurs et leur sécurité" contre le Paris SG lors de "la préparation de cette rencontre avec (...) la préfecture de police, les représentants des deux clubs et les services de la Ligue".
"Je suis stupéfait, interloqué. Il y a eu un dérapage. Pourquoi un litige technique est-il devenu une affaire d'Etat ? On est allé un peu loin. Pourquoi tout ça ? Les amoureux du football sont bafoués, le football est bafoué", a affirmé le président du PSG Pierre Blayau.
L'intransigeance des Marseillais a même fait craquer des Parisiens qui ont débloqué 307 places supplémentaire en dernière minute, après avoir claironné qu'ils "ne cèderaient pas"...
Cela n'a pas suffi. Et les supporteurs marseillais ont été "fermement" invités à ne pas se rendre à Paris.
"Il était essentiel de prendre cette décision, a affirmé le président de l'OM. Le problème de sécurité n'était pas réglé le moins du monde." Le problème entre le Paris SG et l'OM ne l'est pas non plus"
ça devient du n'importe quoi la ligue1, le foot en général meme